Hier soir j’ai cliqué au hasard dans mon lecteur RSS et j’ai lu le billet de Beginners in Asia Je me suis bien marrée et ça m’a rappelé que je n’avais pas lu un seul blog rigolo depuis des lustres. Mon œil a ripé sur sa blog roll et et … j’ai vu que My Little Singapore n’avait rien publié depuis plus de 3 semaines 3 semaines pourtant passées vissée à mon ordinateur. 3 semaines voire 6 et même plus encore, que je travaille, travaille et travaille encore. Mon faux-travail (appellation contrôlée, merci Georges) me prend tout mon temps.

My Little company est en train de devenir grande…  si si. Elle devient d’ailleurs Our Little Company.  Allez je vous présente L (à gauche).

Our Little Company c’est desormais L et moi, plus une ribambelle de freelancers dans le monde entier. Our Little Global Company qu’on aurait pu s’appeler. L et moi faisons exactement la même chose (des sites web mais pas que), both expertes es multi-tasking (mum inside) et le plus important : on s’entend fabuleusement bien.

Les projets arrivent de plus en plus nombreux, l’excitation monte et la pression avec. Il faut finaliser l’incorporation du bébé (une Private Limited madame), ouvrir le compte en banque, organiser les « détails » administratifs et financiers (un bonheur pour les deux geekettes que nous sommes, adminitraquoi?), terminer notre site (va être ma-gni-fique), mettre en place des process (des proquoi?), enfin tout ça…

En même temps il faut boucler les propales, finetuner les maquettes, corriger un bug, relancer un client, répondre à un client, changer la photo, valider, rechanger, revalider, corriger un deuxième bug, répondre à une demande, corriger encore un bug, répondre à une autre demande, corriger encore et encore un p*tain de bug, changer le texte, la couleur, plus foncé mais pas trop, décaler le menu en haut-mais-pas-trop, mettre le logo un peu plus à droite (mais pas trop), grossir le texte un peu, oui comme ça mais-non-finalement-c-était-mieux-avant, sous traiter un peu, briefer le free lance, micro-manager le free lance, relancer le free lance, checker le boulot du free lance. Vive la mondialisation … Sandeep, Dinesh, Sudesh et les autres. Il faut aussi parfois dire non, cannot, malheureusement-ça-n’est-pas-possib, il faut expliquer -patiemment-, convaincre, re-expliquer, conseiller, écouter… et surtout do not be emotional lah…

Il faut aussi savoir s’arrêter, prendre du recul, rire, célébrer, et surtout surtout garder des forces pour attaquer la deuxième journée.

Cette journée là recommence invariablement chaque soir. Il faut checker le blue communication book,  remplir le field trip form, le coupons form, le information form, re-re-relire les emails de la maîtresse, noter les réunions d’information, de parents profs, de volonteering, les assembly, le sports day et la pet week . Il faut lire les home readers, réviser le spelling, vérifier les maths, aider à faire les research, réviser le piano, aller au ballet class. Il ne faut pas oublier le chèque pour la canteen, noter le jour du school lunch, rsvp aux birthday party invitations, les rentrer dans l’agenda et regarder l’agenda le week end. Il faut noter les CCAs, les ECAs, les playdates et les sleepovers. Il faut répéter en boucle et avec le sourire, va prendre ta douche, mets ton pyjama, ne jette pas tes vêtements par terre, à taaaable, finis-ton-assiette, ferme-ta-bouche-en-mangeant, va-te-brosser-les-dents. Il faut lire l’encyclopédie des animaux, jouer à la maîtresse, apprendre les verbes du premiers groupe, faire un puzzle, raconter une histoire, écouter une histoire, changer l’ampoule de la lampe de chevet (grillée depuis 6 mois), regarder un dessin (fait à même la table), jouer à la poupée, écouter une blague hyper longue incompréhensible, rire, ranger, chercher le bouquin de Little 1, ne pas s’énerver, répondre aux questions :

– Maman c’est quoi un swiss quenelll ?
– Oulala mais c’est compliqué comme question…
– Tu sais pas ?
– Si si une quenelle c’est une sorte de boudin blanc…
Intervention Little 1:
– même pas vrai c’est a côté de Africa
– mmmm what?
– oui -Suez Canal- c’est pour aller de Chine à Africa tu connais pas?
– ah ce quenelle là ….

Et puis il y a la troisième journée aussi … Il faut aussi gérer la panne de la  machine à laver, aller faire les lessives chez la voisine (merci encore voisine), ne pas lâcher le réparateur, l’agent, le proprio, l’agent, le réparateur, 5 sms chacun et 3 jours plus tard, on entrevoit une solution. Les school shoes de Little 2 qui sont trop petites, ça fait 2 semaines qu’il me le dit. Ce matin il a ajouté l’option larmes dans les yeux. Les baskets de Little 1 sont aussi trop petites, elle fait une dépression chaque jour de PE.  Il faut également que je booke les hôtels pour nos prochaines vacances (dans 3 semaines), que je booke les billets d’avion pour cet été, que je m’occupe du visa de Nilu, que j’organise le séjour et prévienne les grands-parents, cousins, cousines, frères, sœurs … Il faut transpirer sur le dossier PR (la carte verte locale), rassembler les papiers, faire traduire, faire les photos d’identité. Penser à booker un taxi en avance car le rv de dépose du dossier -avec les 3 enfants- est en plein shift hour, annuler le french class qui a lieu pendant le RV. Demain c’est la photo de classe de Little 3, penser à planquer les barrettes choucroute ce soir. Toujours photo, je dois déposer 4 photos de Little 3 pour son dossier d’inscription à Chatsworth (les premières photos étant tombées du dossier sur le chemin de l’école…).  Il y a aussi les dizaines d’emails persos auxquels je n’ai pas (encore) répondus, les cadeaux d’anniversaires que je n’ai jamais envoyés, le gel douche qui est vide depuis 3 semaines, la déclaration d’impôt à faire avant le 15 avril, la clé de la maison que j’ai perdue, les sides projects qui sont prêts y-a-pu-ka…

Bon donc voilà, My Little Singapour est ressuscité 😉