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Français Langue Maternelle #1 Intro

***Attention, post ch*ant pour quiconque ne s’intéressant pas au sujet***

Ca fait longtemps que j’ai envie de me pencher sérieusement sur le fameux sujet du « Français Langue Maternelle ». Si j’ai toujours considéré le bilinguisme comme une chance formidable pour nos enfants, je n’en reste pas moins convaincue que le bilinguisme implique une parfaite maîtrise du Français aussi. Cette maîtrise ne se limitant si possible pas à l’oral mais leur permette également de lire et écrire « couramment » le français.

L’idée n’est pas de faire de nos enfants des bêtes à concours mais qu’ils se sentent à l’aise avec « leur langue ». (J’écarte d’office le grand débat sur la réadaptation au système français si jamais nous devions retourner en France et l’accès aux études supérieures Française mais j’y pense aussi évidemment…)

C’est justement sur ce « à l’aise » que je me suis pas mal torturée (et que je torture encore!). Qu’ont-il réellement besoin d’apprendre ? Et comment leur apprendre ?

On a testé les cours de français l’an dernier. En regardant ce qu’ils ont abordé comme sujet, je doute sérieusement de l’efficacité de ce saupoudrage francophone. Je suis encore plus perplexe sur les méthodes utilisées.

La grosse erreur est souvent de sous estimer les connaissances que les enfants ont déjà.  Aussi différente soit-elle, l’école internationale n’en aborde pas moins les règles de grammaire, d’orthographe et de conjugaison. Certes celles ci diffèrent d’une langue à l’autre, mais certains grands principes sont quand même déjà acquis, une grosse partie du boulot de compréhension est déjà fait !

Comme le disait une maîtresse de Year 3 s’adressant aux non english native parents, skills are transferable !

Inutile de se précipiter pour apprendre à lire en Français à des enfants de tout juste 6 ans qui apprennent à lire en anglais. Une fois la maîtrise de la lecture acquise en anglais, l’enfant est capable de lire en français sans aucun problème ! Je l’ai vécu deux fois et c’est complètement bluffant. Ils n’ont jamais appris aucune règle de français … et pourtant ils lisent presque sans accros. Avec des enfants de 6 et 7 ans, c’est à peu près le seul recul que j’ai : nul besoin de transpirer sur la lecture, ça se fait tout seul !

Premier constat et premier principe donc : on attend que Year 1 soit passée avant de se préoccuper de la lecture en Français. On laisse aussi passer Year 2 avant de parler de grammaire et de conjugaison.

En revanche, je m’aperçois déjà que 1) « savoir lire en Français » ne suffit pas à aimer lire en français  (merci Little flémard pour cette grande découverte) et que 2) lire beaucoup en Français et adorer ça ne permet pas à a la grammaire et à l’orthographe de s’imprimer dans le cerveau (merci Little parfaite pour tous tes efforts).

J’ai donc deux cobayes très différents, chouette.

Après mûre réflexion et moult recherches, j’ai décidé de me fabriquer mon petit programme maison totalement customisé aux besoins et niveaux (de motivation aussi) de chacun de mes enfants. Je vais partager ici le fruit de mes lecture sur le sujet. Cela va non seulement me permettre de structurer mon étude mais aussi de lancer une bouteille à la mer.  Si ça vous intéresse, je serais hyper partante pour créer un groupe/une page/un blog/ un apéro… enfin on en discute quand vous voulez :)

Le prochain post (en cours de rédaction si si presque fini même) entrera un peu plus dans le vif du sujet, j’ai pas mal potassé le site http://eduscol.education.fr/ du lourd…

  1. Aug.22.2013@2:42 am - sandy says:

    Tout pareil ici, il a appris a lire le francais tout seul sans probleme mais comme V. c’est pas pour autant qu’il aime et veut lire en francais !
    De meme pour le saupoudrage de francais de l’annee derniere, c’etait quoi qu’il arrive mieux que d’aller aux cours de francais pour non-speaker mais pas assez en effet pour apprendre correctement cette langue qui reconnaissons le n’est pas la plus simple cote grammaire et conjugaison.
    En tout cas, je suis interessee par la discussion et les solutions possible 😉

  2. Aug.22.2013@2:21 pm - Madame Bizard says:

    2 des 3 grands lisent parfaitement en français, celui qui a du mal en anglais a du mal en français, skills are transferable !

    Moi je ne m’inquiète pas du tout, je pense qu’ils apprennent le français comme une langue étrangère, ils ont déjà acquis et perdu l’allemand, puis acquis l’anglais et comme dirait la maitresse de chinois, le chinois c’est dur même pour les chinois.

    Je fais donc rien et cela nous va très bien.

    Si un jour on rentre en France, ils auront déjà appris à apprendre, le truc que j’ai découvert après le bac, c’est déjà pas mal non ?

  3. Aug.22.2013@3:21 pm - Eva B. says:

    Je vais suivre tes posts à ce sujet de près (les autres aussi! 😉 ), ça m’intéresse beaucoup!

    Notre pitchoune est encore loiiiiiiiiin de sa première rentrée, et la première année de primaire me semble être dans au moins 100 ans, mais avoir les infos me permettra d’en savoir plus et sans doute de savoir comment me positionner quand on arrivera au jour J.

    Vievement le prochain article!

  4. Aug.26.2013@9:53 am - Céline says:

    Ma fille est en K2 a Chatsworth, elle apprend l anglais, c est formidable de voir ses progres. Je ne reviens pas sur tout ce qu apporte une ecole internationale aux enfants. Pour autant, je suis consciente que son vocabulaire français va finir par stagner. À part lui lire des livres, je ne vois pas trop comment faire.

  5. Aug.27.2013@7:19 am - Jean-Paul says:

    Ma grande fille vient de terminer le lycée français à Budapest (et le BAC avec mention, bravo !). Bien que de lange maternelle hongroise, et quoique parfaitement capable de lire, écrire et parler le hongrois, elle dit éprouver sinon une gêne du moins une pénibilité persistante à le faire. Surtout la lecture d’un livre ‘sérieux’. C’est affaire de vocabulaire un peu juste, je crois, et soyons franc, une dose de feignasserie. Pourtant, elle a appris le hongrois avant le français, qu’elle n’a découvert qu’a l’âge de 4 ans.

    A mon avis, la vie dans un environnement international et polyglotte pousse naturellement à l’apprentissage des autres langues, mais il faut bien se dire que si la nature est bien faite, elle ne fait pas tout toute seule. Il faut se taper la grammaire, la conjugaison des verbes irréguliers etc. et il faut de la pratique constante. Dans chaque langue. Il y a loin entre bavarder à la maison ou avec les grands-parents via Skype et lire un livre sérieux, étudier une matière ou exercer une activité professionnelle dans une langue donnée. Tel est le prix à payer pour avoir un profil polyglotte.

  6. Sep.1.2013@5:10 am - Bernard says:

    Sujet passionnant. Je peux reconnaitre notre situation dans un grand nombre de temoignages cites ci-dessus. Nous avons ete meduses de voir un apprentissage quasi simultane (avec un tres leger differe) de la lecture en francais et en anglais pour notre petite fille.
    Tres enthousiaste a l’idee de lire tes reflexions a ce sujet, of course, et de participer au groupe d’echange.

    Il existe je crois deux types d’apprentissages linguistiques bien distincts :
    (1) L’acquisition naturelle de la langue maternelle, et des autres langues en cas de multilingues precoces. C’est la grammaire universelle au sens de Chomsky sur laquelle s’appuie l’acquisition, couplee aux possibilites extraordinaires du cerveau du petit enfant. La condition necessaire et suffisante pour que l’enfant apprenne est un apport linguistique en quantite et en qualite suffisantes (parler a l’enfant beaucoup et bien), plus une bonne interaction sociale avec l’enseignant – le cerveau humain se charge du reste. Nul besoin d’enseigner la grammaire au sens scolaire du terme. Tous les exemples evoques ci-dessus peuvent s’y rattacher.

    (2) L’apprentissage intellectuel d’une langue. Je prends un exemple extreme pour mieux illustrer : c’est la facon dont procedent les adultes. Les adultes qui ont le plus de reussite, du moins au debut, sont ceux qui mettent a profit la structuration linguistique acquise par le passe, notamment en maitrisant bien la grammaire d’une langue donnee. C’est un transfert. L’apprentissage est plus rapide au debut mais n’atteint JAMAIS le niveau atteint par une acquisition naturelle.

    Meme si je raffole de grammaire au sens intellectuel du terme, le graal, a mon avis, est de saisir la fenetre d’opportunite de la petite enfance pour permettre l’acquisition naturelle d’une langue vivante, et se passer de l’apprentissage intellectuel. Olivia ne m’en veux pas de mentionner ca ici 😉

  7. Sep.4.2013@5:15 pm - Pomdepin says:

    Très bien résumé. J’ai le même problème avec les miens, en Angleterre. Avec des copines expats, on a carrément monté une petite école du samedi matin. ( renseigne toi auprès de l’ambassade, il s’agit du programme FLAM, francais langue maternelle). Tout le monde n’a pas un lycée français à proximité! Tous les samedis matins, Nos enfants se retrouvent dans une ecole à la francaise. On leur apprend à lire et ecrire, mais aussi à aimer le français. Ça les encourage d’être avec d’autres enfants bilingues.
    N’hésite pas à me contacter directement si je peux t’aider.

  8. Sep.8.2013@7:38 am - Anne says:

    Moi aussi je vais suivre ton feuilleton FLAM, car évidemment, on est aussi en plein dedans. Pour ma plus grande, qui vient de rentrer en Year 2 (école international IPC), j’ai “suivi” les apprentissages de l’école, à la maison en français, ce qui fait qu’à 6 ans, elle lit dans les 2 langues. Je ne dirait pas qu’elle a appris à lire naturellement en français grâce à son anglais, mais certainement que le travail fait en anglais a servi (comme dit plus haut “skills are transferable”). Maintenant, je sais que je vais poursuivre ce travail à la maison pour la grammaire en français pour la raison suivante: j’ai dans mon entourage un certain nombre de personnes qui savent parfaitement parler et lire une langue (pour certains leur langue maternelle) mais qui sont incapable de l’écrire (à des points impressionnants: une écriture quasi-phonétique !). Sachant que la difficulté de la grammaire française, je pense qu’il est indispensable de fournir un effort supplémentaire pour que nos enfants soient capables d’écrire correctement leur langue maternelle … Et je suis tout à fait d’accord avec Bernard sur la “fenêtre d’opportunité” que constitue la petite enfance. C’est pas pour rien que Montessori parle de “périodes sensibles”.
    Et évidemment, on ne peut qu’être d’accord que le rôle du parent est aussi d’apprendre à aimer sa langue maternelle, sans dénigrer les autres ni la mettre sur un piédestal. Une chance, quoi !
    PS: ma Seconde, qui a 4 ans, commence à déchiffrer des mots ici et là, alors que je n’ai pas formellement commencé le travail avec elle. Vive la pre-school, les phonic songs et l’imprégnation du travail de sa grande soeur (finalement, on se pose beaucoup de questions pour l’aîné !!!)
    😉

  9. Sep.26.2013@6:16 am - Guillaume says:

    J’ai compris le mot que tu ne voulais pas dire en ecrivant ch*ant , mais du coup je ne vois pas ce que les mots *** peuvent bien dire avant et derriere ta phrase… Je cherche encore…

  10. Oct.1.2013@9:32 pm - Mother says:

    J’ai raté ce billet ! Je le découvre seulement aujourd’hui à Dublin oú Nola continue de parler français avec maman et english à l’exterieur et avec Daddy. Autre cas de figure…

  11. Oct.15.2013@2:02 pm - Petite bretonne en expat' says:

    Bonsoir,
    je vis en Malaisie, et en préparant nos vacances à Singapore, je tombe sur votre blog! Et ça me parle tellement, mes enfants sont scolarisés en école internationale et ma fille est justement en Year 2, on est en plein coeur de ce sujet de la lecture, vu qu’elle lit bien en anglais et commence à se lancer en français! Je reviendrai lire tous vos posts à tête reposée à mon retour de vacances!!!!

  12. May.17.2015@3:11 pm - RINAGL says:

    je suis né à Paris, mais mes parents ne parlaient que la langue hongroise, je n’ai donc appris ma langue qu’à l’âge de 4 ans. Beszélek rendessen magyarul, de sose tanultam se irni, se olvasni J’aimerais correspondre avec un ou une personne qui ‘écrirait dans ma langue, et je pourrai peut-être répondre dans sa langue.

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